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La croissance économique.
Le spectre d'un ralentissement de l'économie américaine était
surveillé après l'impact des difficultés du secteur immobilier à risque
("subprime") et la contraction du marché du travail. La chute du
marché immobilier et l'envolée du prix des matières premières ainsi que le
freinage de la consommation dans certains secteurs (biens non durables) ont pesé
sur la croissance.
Au premier trimestre 2008, le rythme annualisé était cependant supérieur aux attentes
(0,9%) grâce aux investissements des entreprises et une meilleure balance commerciale,
cette tendance se confirmait au 2ème trimestre avec un rythme révisé de 3,3%;
cependant des craintes étaient toujours présentes pour la fin de l'année 2008 du fait
du ralentissement mondial. Finalement en raison de la chute de la consommation intérieure
et des exportations, le PIB américain s'effondre fin 2008 en reculant de 6,3% en rythme
annuel au quatrième trimestre. Sur l'ensemble de l'année la croissance américaine s'est
établie à 1,1%, au plus bas depuis 2001.
Le PIB américain s'est contracté de 6,4% en rythme annualisé (contraction
plus forte qu'en première estimation) sur le premier trimestre 2009, plombé par la chute
de l'investissement des entreprises et des ménages. Au 2ème trimestre le PIB américain
cède 0,7% avec une amélioration de l'investissement et une phase de restockage. Les
indicateurs conjoncturels indiquait cependant une meilleure orientation pour la fin
2009. En effet l'économie américaine a renoué avec la croissance au troisième
trimestre après un an de contraction, au quatrième trimestre le PIB a progressé de 5,6%
en rythme annualisé, dopé par les mesures de relance et la reconstitution des
stocks.
En 2010, l'économie américaine a connu une croissance positive révisée en
hausse à 3,7% au premier trimestre, portée certes par la plus forte hausse de la
consommation depuis trois ans mais un ralentissement brutal au deuxième trimestre
au niveau de 2,4% en rythme annuel ne permet pas de réduire le chômage. Si
l'investissement des entreprises bondit (17%), le commerce extérieur se
détériore.
L'accélération révisée en hausse (+3,1% en variation annuelle) au quatrième trimestre
due à la bonne tenue de la consommation des ménages et au bond des investissements
des entreprises montrent une économie américaine en reprise plus rapide
qu'estimée. Ainsi le PIB américain en 2010 est meilleur que prévu
( hausse de 2,9% ) avec une réduction du déficit commercial soutenue par la
demande des pays émergents mais avec une baisse des investissements d'Etat.
Au deuxième trimestre 2011, la croissance américaine a été plus forte que prévue avec
+1,3% sur un an . Une reprise des dépenses de consommation des ménages, une révision à
la baisse des importations et une révision à la hausse des exportations sont observées.
L'activité industrielle est en progression constante et reste le principal moteur de la
reprise économique. La croissance au troisième trimestre a nettement accéléré avec
une progression en ryhme annuel de 1,8%. L'expansion américaine accélère au dernier
trimestre 2011 à 3% , plus forte que prévue gràce à la reconstitution des stocks,
une reprise des investissements et de la consommation.
L'estimation du PIB américain pour le premier trimestre 2012 était moins bonne que
prévue, elle ressortait en hause de seulement 2%, les entreprises réduisant le rythme de
reconstitution des stocks et la dépense publique se contractant. En hausse de 1,3% en
rythme annuel selon une dernière estimation, la croissance américaine se maintient
médiocrement au deuxième trimestre grâce à la consommation et une amélioration
du commerce extérieure.
La croissance américaine s'accélère au troisième trimestre en s'élevant à 2% dopée
par un redressement de la consommation (rebond de la construction immobilière) et un
accroissement des dépenses fédérales. Ce résultat est insuffisant pour faire baisser
durablement le chômage.
L'inflation américaine était , par ailleurs, tendue à 4,2% en mai 2008, tirée
par la hausse des matières premières . Mesurée en glissement annuel, l'inflation de
base (hors énergie et alimentation) est alors estimée à 2,3% pour revenir
à 0,8% en fin d'année. En septembre 2009, l'indice des prix chute à -1,3%, ceci
indiquait que l'inflation était encore loin de gagner du terrain. Au quatrième trimestre
2010, l'inflation (PCE) progresse de 1,7% en glissement annuel. On constate en
mars 2012 un apaisement des tensions inflationnistes par rapport au début de l'année
avec une progression de 2,1%.
La confiance des ménages américains est un élément déterminant dans ce passage
difficile, la consommation des ménages représente plus des deux tiers de l'activité
économique aux États-Unis. Les américains continuent à s'endetter, leur taux
d'épargne ne dépasse pas 5,1% contre plus de 16% en France.
La productivité sur l'ensemble de 2002 a atteint son niveau le plus élevé depuis
1950 avec une hausse moyenne annuelle de 4,9% comparée à une hausse de 1,1% en
2001. En 2004, la hausse de la productivité marque le pas au niveau de 4% (
après une année 2003 à 4,4%) mais avec un coût du travail plus élevé. Au quatrième
trimestre 2005, la productivité américaine dans le secteur non agricole est en
recul de -0,6% en rythme annuel tandis qu'elle progressait nettement au 3ème
trimestre (4,7% de progression). Une faiblesse de l'amélioration de productivité est
constatée en 2006, avec une hausse de 1% sur un an, sa hausse la plus faible depuis 1997.
En 2007, la progression de la productivité est légèrement supérieure (1,6%), par
contre celle du quatrième trimestre 2008 engendre un rythme élevé (3,2%).
La productivité , au deuxième trimestre 2011 a reculé de 0,7% en rythme annuel , son
déclin le plus net depuis 2008 dans un contexte de faible croissance économique.
Sur le long terme, la productivité américaine plus élevée, combinée avec une
évolution plus favorable du taux de l'emploi fait progresser le PIB par
habitant plus vite qu'en France.
Le taux de chômage en 2006 avait légèrement diminué à 4,5% de la
population active contre 4,9% l'année précédente avec un chiffre amélioré
quant aux créations nettes d'emplois. Il faut plus de 110 000 nouveaux postes
créés en moyenne par mois pour absorber la hausse naturelle de la population
active dans un contexte d'une population active s'élevant à 148,8 millions de personnes.
Le secteur des services a été essentiel dans la vigueur de l'emploi américain.
Le taux de chômage en décembre 2007 bondit à 5% avec une création nette
d'emplois révisée (82000) nettement inférieure aux attentes.
Depuis janvier 2008, c'est une perte nette d'emploi qui surprenait les
économistes et qui alimentait les craintes de récession américaine. Le taux de chômage
se hisse à 8,5% en mars 2009 avec une destruction nette de 699.000 emplois. En
avril un léger mieux sur les suppressions d'emplois est constaté (539.000 postes)
.
Le chômage au mois de décembre 2009 se stabilise à 10% ( contre 10,2% de la
population active en octobre) avec une destruction d'emplois moindre qui annonce un
redressement progressif du marché du travail .
Les chiffres de l'emploi en novembre 2010 se sont cependant dégradés dans un climat de
surprise générale avec un taux de chômage remonté à 9,8% et une
création nette d'emplois en recul (71.000 postes). En mars 2011 le taux de chômage a
reflué à 8,8% avec 221.000 créations nettes d'emploi.
Si en août les créations d'emplois sont nulles, en septembre on constate une
reprise avec 103 000 créations nettes et un chômage qui reste
stable à 9,1%. Par contre en décembre une accélération des créations d'emplois
(200.000) est observée avec un taux de chômage revenu à 8,5%.
Le niveau élevé du chômage ( temps partiel et longue durée) pèse sur la
confiance des ménages et sur leur consommation malgrè une amélioration soutenue en
février 2012 (taux de chômage 8,3%). Les États-unis comptent plus de 13,1
millions de chômeurs dans un climat de reprise économique plus positive mais trop lente.
Le marché de l'emploi peine à confirmer sa reprise, malgrè un léger recul du
taux de chômage en juin à 8,2%, ce taux remonte à 8,3% en juillet avec
cependant 163.000 emplois en créations nettes mais aussi une diminution de la population
active. En septembre 114.000 emplois sont créés, en ligne avec les
attentes et le taux de chômage tombe à 7,8%.
La Réserve Fédérale avait abaissé ses taux dans une conjoncture de
décélération économique plus rapide que prévu et un risque d'accroissement du
déficit des échanges, le faible niveau de l'inflation permettait à la Fed de maintenir
des taux bas en attendant un retournement ferme de l'emploi. Les hausses des taux
directeurs se sont succédées devant une préoccupation croissante des risques
inflationnistes mais une pause de la série de hausses des taux est constatée en janvier
2007 et de nouvelles baisses de taux préventives se sont, à nouveau, succédées face à
la présente récession.
La crise de la dette dans la zone euro, la forte baisse des marchés financiers et la
multiplication des signes de ralentissement à l'échelle mondiale risquent de peser sur
l'emploi et la croissance économique.
Le niveau du chômage est élevé dans la zone euro, le taux de chômage de
la population active s'établit à 11,6% en septembre 2012, dans un contexte peu
soutenu de croissance économique, le nombre de chômeurs estimé est supérieur
à 18 millions contre 11,7 millions en septembre 2008.
La Banque Centrale Européenne (BCE) modifie en 2011 sa politique monétaire
en pratiquant une légère hausse des taux dans un contexte de récession
économique en Europe. Une anticipation de freinage de l'inflation poussait la
BCE à poursuivre son desserrement monétaire du fait qu'une inflexion de réflexion
était perçue sur les risques d'une croissance économique trop faible sur la zone
euro.
La flambée des prix du pétrole et l'envolée des produits alimentaires mettaient
l'institution monétaire devant un dilemme du fait de l'incertitude sur la croissance
économique mais l'inflation se fixait en février 2009 à 1,2% en anticipant un
repli net de la croissance. L'inflation annualisée fait sont retour en novembre
2009 dans la zone euro et s'estime en décembre 2010 à 2,2%.
Le niveau de l'inflation est supérieur à la limite (2%) que s'était fixée la BCE
et l'estimation en août 2012 (2,6%) est impactée par la hausse de l'énergie. En octobre
l'inflation dans la zone euro décélère à 2,5% en rythme annuel, la pression du
chômage est réelle.
L'économie de la zone euro a affiché, sur l'ensemble de 2001, un taux de croissance
de 1,5%, (après 3,4% l'année précédente) ; pour 2002 on constate 0,9%
tandis pour 2003 ce taux est de 0,4%, la faiblesse de l'économie a été plus
longue que prévu. La croissance de la zone euro en 2004 est modérée et conduit
à une estimation de 2,1%. Quant à 2005 une révision en baisse à 1,4% est
généralement adoptée du fait de l'évolution défavorable du taux de change de l'euro
par rapport au dollar et du pétrole cher. Pour 2006, la croissance de la zone euro est
soutenue avec un rythme annualisé de 2,8%. La croissance du PIB dans la zone euro
faiblit, en 2007 , mais est supérieure à la croissance américaine avec un rythme
annualisé de 2,6%. En 2008 les risques de récession étaient avancés avec un PIB
de la zone euro qui se contractait pendant deux trimestres consécutifs soit au
final une croissance de 0,8% sur l'ensemble de l'année. En fin 2009, la zone euro
semble sortir de la récession. En 2009, l'économie de la zone euro est en panne
d'investissements. La zone euro sort de la récession au troisième trimestre avec une
croissance de +0,4% mais celle-ci s'est ralentie au quatrième trimestre pour
finalement restée stable. En variation annuelle le PIB s'est contracté de 2,2%. Si en
2010 la croissance marque un ralentissement au troisième trimestre, le PIB a cru de 1,9%
en terme annualisé grâce au dynamisme de l'Allemagne. Au premier trimestre 2011 la
croissance estimée est de 0,8% mais les chiffres publiés soulignent le creusement du
fossé qui sépare le "cur " de la "périphérie" de la zone.
L'Allemagne et la France représentent à eux deux prés de la moitié de l'activité
économique de la zone. Au troisième trimestre 2012 la zone euro entame sa deuxième
récession en 2 ans malgré la légère croissance des deux poids lourds (0,2%).
La mise en place de l'euro pouvait soutenir la croissance dans la zone euro en
facilitant les échanges commerciaux. La crise actuelle souligne le manque d'encadrement
de la monnaie européenne depuis sa création, avec une discipline budgétaire absente et
un Trésor européen unique capable de la mettre en oeuvre.
Un mouvement d'assainissement économique pouvait s'étendre dans les pays de l'Euroland
avec l'ouverture à la concurrence; des nuances sectorielles sont cependant nombreuses.
L'harmonisation sociale sera longue devant la nécessité de maintenir la cohésion
sociale dans les pays membres.
Cette zone s'engage dans la mise en place des nouvelles technologies de l'information et
de la communication, cette orientation est à même de repousser les limites de la
croissance non inflationniste grâce à l'accélération des gains de productivité
"structurels" comme on l'observe dans l'économie américaine mais
l'investissement productif reste problématique dans la situation actuelle.
L'économie française au premier trimestre 2008 était sur une bonne tendance de
croissance mais au second on observe une contraction, une prévision moyenne de 1,7%
était généralement admise pour l'année. La France a souffert d'un pétrole brut cher
et d'un euro fort avec une baisse des investissements des entreprises et des particuliers,
un fort mouvement de déstockage ou encore une chute des exportations.
La dégradation conjoncturelle internationale (moins de 3,7% de croissance en
2008), la crise - immobilière, financière et sociale- entraîne un renversement de
tendance. La progression du PIB 2008 en France est révisée en baisse à 0,3%. La
croissance au troisième trimestre ne résiste pas (-0,2%), l'emploi se dégrade; au
dernier trimestre 2008 le PIB se contracte de 1,5%. En 2009, la France poursuit sa
récession avec une contraction forte au premier trimestre (-1,4%) mais une confirmation
de croissance de 0,6% au quatrième montre un petit rebond. Pour l'année 2009 un
recul de 2,5% du PIB est confirmé. Pour 2010 un rebond décevant
de croissance de 1,5% est avancé, puis de 2% chaque année au-delà, il est basé
sur un rythme de progression de la consommation des ménages de plus de 3% par an à
partir de 2011.
Au premier trimestre de 2011, la croissance française a atteint 0,9% en retrait
cependant par rapport à celle de l'Allemagne (1,5%). Le PIB stagne au deuxième trimestre
du fait d'un recul de la consommation des ménages. La prévision de croissance
pour 2011 était ramenée à 1,7%.mais avec des perspectives trés faibles pour 2012. En
effet une stagnation du BIP pour l'année présente est observée , avec l'acquis de
croissance le calcul devrait donner une valeur de 0,2% pour 2012.
La demande intérieure française est, comme les deux années
précédentes, le facteur dominant dans l'analyse de la croissance.
La consommation intérieure était favorisée par le faible niveau d'inflation,
la reprise de la création d'emplois et le niveau des taux d'intérêt. La confiance des
particuliers sur la progression de leur niveau de vie s'est émoussée devant la
persistance d'un chômage élevé. La consommation était soutenue par un
accroissement de l'endettement des ménages mais le retournement du marché immobilier est
un signe significatif de la baisse du pouvoir d'achat.
Les dépenses publiques représentent le deuxième facteur de soutien avec un taux de
progression soutenu par rapport aux exercices précédents. Le creusement des déficits
publics devrait cependant s'atténuer à long terme.
L'investissement industriel après avoir reculé I'année précédente, semble en
reprise sur 2007 avec une estimation en octobre de 4% et sa vigueur s'atténue en
2008.
L'accélération de la hausse de l'indice des prix soulignait la hausse des
dépenses de la vie courante (produits frais, énergie, loyer, eau, habillement après les
soldes, ...) en début d'année 2008. Le repli durable de l'inflation favorisait la
consommation des ménages, le niveau moyen de l'inflation (selon l'INSEE) était de
1,5% sur l'ensemble 2007. En juillet 2008, l'inflation progresse à 3,6% sur un an,
avec une hausse significative des cours des matières premières agricoles et des produits
pétroliers . L'inflation en décembre 2010 s'affiche en hausse de +1,8% sur
un an et semble indiquer la sortie de la phase de désinflation connue en 2009
mais cache cependant une demande intérieure déprimée. En janvier 2011
l'inflation recule avec les soldes d'hiver mais en avril l'inflation dépasse sur un an la
barre des 2% (2,1%) avec de fortes hausses des produits énergétiques et alimentaires. Le
taux d'inflation progresse en moyenne de 2,1% en 2011.
En août 2012, l'inflation ressort à 2,1% sur un an avec un renchérissement
élevé de l'énergie et des services. Les moteurs de la croissance en 2012 sont en
panne.
Le poids des services en France, tant aux entreprises qu'aux ménages, est un
moteur principal de l'économie.
La phase de ralentissement mondial imposait cependant son impact négatif sur le
commerce extérieur français. Le manque de vigueur de l'économie américaine était un
signe négatif pour le proche avenir tandis qu'un accroissement des échanges vers
de nouveaux marchés dans les zones à forte croissance est nécessaire.
L'assainissement des secteurs de la "nouvelle économie" refondera l'optimisme
des perspectives de croissance pour les prochaines années. Les Nouvelles
Technologies de l'Information et de la Communication "NTIC" (qui
engendrent encore, en France, une part insuffisante du PIB) constituent, avec un poids des
services prépondérant, un vecteur essentiel dans les composantes de la croissance. Aux
États-Unis, environ un tiers de la croissance économique proviendrait des technologies
de l'information. Les nouvelles technologies sont synonymes de gains de productivité, ces
gains autorisent une accélération de la croissance sous la condition d'une large
diffusion et jouent un rôle amortisseur sur les tensions inflationnistes.
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