CONJONCTURE ECONOMIQUE ET SOCIALE

 

 

(Mise à jour novembre 2012)
 

La croissance économique.

Le spectre d'un ralentissement de l'économie américaine était surveillé après l'impact des difficultés du secteur immobilier à risque ("subprime") et la contraction du marché du travail. La chute du marché immobilier et l'envolée du prix des matières premières  ainsi que le freinage de la consommation dans certains secteurs (biens non durables) ont pesé  sur la croissance.

Au premier trimestre 2008, le rythme annualisé était cependant supérieur aux attentes (0,9%) grâce aux investissements des entreprises et une meilleure balance commerciale, cette tendance se confirmait au 2ème trimestre avec un rythme  révisé de 3,3%; cependant des craintes étaient toujours présentes pour la fin de l'année 2008 du fait du ralentissement mondial. Finalement en raison de la chute de la consommation intérieure et des exportations, le PIB américain s'effondre fin 2008 en reculant de 6,3% en rythme annuel au quatrième trimestre. Sur l'ensemble de l'année la croissance américaine s'est établie à 1,1%, au plus bas depuis 2001.

 Le PIB américain s'est contracté de 6,4% en rythme annualisé (contraction plus forte qu'en première estimation) sur le premier trimestre 2009, plombé par la chute de l'investissement des entreprises et des ménages. Au 2ème trimestre le PIB américain cède 0,7% avec une amélioration de l'investissement et une phase de restockage. Les indicateurs conjoncturels indiquait cependant une meilleure orientation pour la  fin 2009. En effet l'économie américaine a renoué avec la croissance au troisième trimestre après un an de contraction, au quatrième trimestre le PIB a progressé de 5,6% en rythme annualisé, dopé par les mesures de relance  et la reconstitution des stocks.

En 2010, l'économie américaine a connu une croissance positive révisée en hausse à  3,7% au premier trimestre, portée certes par la plus forte hausse de la consommation depuis trois ans mais un ralentissement brutal au deuxième trimestre  au niveau de 2,4% en rythme annuel ne permet pas de réduire le chômage. Si l'investissement des entreprises bondit (17%), le commerce extérieur se détériore. 
L'accélération révisée en hausse (+3,1% en variation annuelle) au quatrième trimestre due à la bonne tenue de la consommation des ménages et au bond des investissements des entreprises montrent une économie américaine en  reprise plus  rapide qu'estimée. Ainsi le PIB américain  en 2010 est  meilleur que prévu    ( hausse de 2,9% ) avec une réduction du déficit commercial soutenue par la demande des pays émergents mais avec une baisse des investissements d'Etat.
Au deuxième trimestre 2011, la croissance américaine a été plus forte que prévue avec +1,3% sur un an . Une reprise des dépenses de consommation des ménages, une révision à la baisse des importations et une révision à la hausse des exportations sont observées. L'activité industrielle est en progression constante et reste le principal moteur de la reprise économique. La croissance au troisième trimestre a nettement accéléré avec une progression en ryhme annuel de 1,8%. L'expansion américaine accélère au dernier trimestre 2011 à 3% , plus forte que prévue gràce à la reconstitution des stocks, une reprise des investissements et de la consommation.
L'estimation du PIB américain pour le premier trimestre 2012 était moins bonne  que prévue, elle ressortait en hause de seulement 2%, les entreprises réduisant le rythme de reconstitution des stocks et la dépense publique se contractant. En hausse de 1,3% en rythme annuel selon une dernière estimation, la croissance américaine se maintient médiocrement au deuxième trimestre grâce  à la consommation et une amélioration du commerce extérieure.
La croissance américaine s'accélère au troisième trimestre en s'élevant à 2% dopée par un redressement de la consommation (rebond de la construction immobilière) et un accroissement des dépenses fédérales. Ce résultat est insuffisant pour faire baisser durablement le chômage.

L'inflation américaine était , par ailleurs, tendue à 4,2% en mai 2008, tirée par la hausse des matières premières . Mesurée en glissement annuel, l'inflation de base (hors énergie et alimentation) est  alors estimée à 2,3%  pour revenir à 0,8% en fin d'année. En septembre 2009, l'indice des prix  chute à -1,3%, ceci indiquait que l'inflation était encore loin de gagner du terrain. Au quatrième trimestre 2010, l'inflation (PCE) progresse de 1,7% en glissement annuel. On constate en mars 2012 un apaisement des tensions inflationnistes par rapport au début de l'année avec une progression de 2,1%.
La confiance des ménages américains est un élément déterminant dans ce passage difficile, la consommation des ménages représente plus des deux tiers de l'activité économique  aux États-Unis. Les américains continuent à s'endetter, leur taux d'épargne ne dépasse pas 5,1% contre plus de 16% en France. 

La productivité sur l'ensemble  de 2002 a atteint son niveau le plus élevé depuis 1950 avec une hausse moyenne annuelle de 4,9% comparée à une hausse de 1,1%  en 2001. En 2004, la  hausse de la productivité marque le pas au  niveau de 4% ( après une année 2003 à 4,4%) mais avec un coût du travail plus élevé. Au quatrième trimestre 2005, la productivité américaine  dans le secteur non agricole est en recul de -0,6% en rythme annuel tandis qu'elle progressait nettement  au 3ème trimestre (4,7% de progression). Une faiblesse de l'amélioration de productivité est constatée en 2006, avec une hausse de 1% sur un an, sa hausse la plus faible depuis 1997.
En  2007, la progression de la productivité est légèrement supérieure (1,6%), par contre celle du quatrième trimestre 2008 engendre un rythme élevé (3,2%).
La productivité , au deuxième trimestre 2011 a reculé de 0,7% en rythme annuel , son déclin le plus net depuis 2008 dans un contexte de faible croissance économique.
Sur le long terme, la productivité américaine plus élevée, combinée avec une évolution plus favorable du taux  de l'emploi fait progresser le PIB par habitant  plus vite qu'en France.

Le taux de chômage  en 2006 avait légèrement diminué à 4,5% de la population active contre 4,9% l'année précédente avec  un chiffre amélioré quant aux  créations nettes  d'emplois. Il faut plus de 110 000 nouveaux postes créés en moyenne par mois  pour absorber la hausse naturelle de la population active dans un contexte d'une population active s'élevant à 148,8 millions de personnes. Le secteur des services a été essentiel dans la vigueur de l'emploi américain.
Le taux de chômage en décembre 2007 bondit  à 5%  avec une création nette d'emplois révisée (82000) nettement inférieure aux attentes.
Depuis janvier 2008, c'est  une perte nette d'emploi  qui surprenait les économistes et qui alimentait les craintes de récession américaine. Le taux de chômage se hisse à 8,5% en mars 2009  avec une destruction nette de 699.000 emplois. En avril un léger mieux sur les suppressions d'emplois est constaté (539.000 postes) . 
Le chômage au mois de décembre 2009 se stabilise  à 10% ( contre 10,2% de la population active en octobre) avec une destruction d'emplois moindre qui annonce un redressement progressif du marché du travail . 
Les chiffres de l'emploi en novembre 2010 se sont cependant dégradés dans un climat de surprise générale avec un taux de chômage remonté  à 9,8% et  une création nette d'emplois en recul (71.000 postes). En mars 2011 le taux de chômage a reflué à 8,8%  avec 221.000 créations nettes d'emploi.
Si en août les créations d'emplois sont  nulles, en septembre on constate une reprise avec 103 000 créations nettes et un chômage qui reste
stable à 9,1%. Par contre en décembre une accélération des créations d'emplois (200.000) est observée avec un taux de chômage revenu à 8,5%.
Le niveau élevé du  chômage ( temps partiel et longue durée) pèse sur la confiance des ménages et sur leur consommation malgrè une amélioration soutenue en février 2012 (taux de chômage 8,3%). Les États-unis comptent  plus de 13,1 millions de chômeurs dans un climat de reprise économique plus positive mais trop lente.

Le marché de l'emploi peine à confirmer sa reprise, malgrè un léger recul du taux de chômage en juin  à 8,2%, ce taux remonte à 8,3% en juillet avec cependant 163.000 emplois en créations nettes mais aussi une diminution de la population active. En septembre 114.000 emplois sont créés, en ligne avec les attentes et le taux de chômage tombe à 7,8%.

La Réserve Fédérale avait abaissé ses taux  dans une conjoncture de décélération économique plus rapide que prévu et un risque d'accroissement du déficit des échanges, le faible niveau de l'inflation permettait à la Fed de maintenir des taux bas en attendant un retournement ferme de l'emploi. Les hausses des taux directeurs  se sont succédées devant une préoccupation croissante des risques inflationnistes mais une pause de la série de hausses des taux est constatée en janvier 2007 et de nouvelles baisses de taux préventives se sont, à nouveau, succédées face à la présente récession.

La crise de la dette dans la zone euro, la forte baisse des marchés financiers et la multiplication des signes de ralentissement à l'échelle mondiale risquent de peser sur l'emploi et la croissance économique.
Le niveau du chômage est élevé dans la zone euro, le taux de chômage  de la population active s'établit à 11,6% en septembre 2012,  dans un contexte peu soutenu de croissance économique
, le nombre de chômeurs estimé est supérieur  à 18 millions contre 11,7 millions en septembre 2008.
La Banque Centrale Européenne (BCE) modifie  en 2011 sa politique monétaire en pratiquant une légère hausse  des taux dans un contexte  de récession économique en Europe.  Une anticipation de freinage de l'inflation poussait  la BCE  à poursuivre son desserrement monétaire du fait qu'une inflexion de réflexion était perçue sur les risques d'une croissance économique trop faible sur la zone euro. 
 La flambée des prix du pétrole et l'envolée des produits alimentaires mettaient l'institution monétaire devant un dilemme du fait de l'incertitude sur la croissance économique mais l'inflation se fixait en février 2009  à 1,2% en anticipant un repli net de la croissance. L'inflation annualisée fait sont retour  en novembre 2009  dans la zone euro et s'estime en décembre 2010 à 2,2%.
Le niveau de l'inflation est supérieur à la limite (2%) que s'était fixée la BCE et l'estimation en août 2012 (2,6%) est impactée par la hausse de l'énergie. En octobre l'inflation dans la zone euro décélère à 2,5% en rythme annuel, la pression du chômage est réelle.

L'économie de la zone euro a affiché, sur l'ensemble de 2001, un taux de croissance de 1,5%, (après 3,4% l'année précédente) ; pour 2002 on constate 0,9% tandis  pour 2003 ce taux est de 0,4%, la faiblesse de l'économie a été plus longue que prévu. La croissance de la zone euro en 2004 est modérée et conduit à une estimation  de 2,1%. Quant à 2005 une révision en baisse à 1,4% est généralement adoptée du fait de l'évolution défavorable du taux de change de l'euro par rapport au dollar et du pétrole cher. Pour 2006, la croissance de la zone euro est soutenue avec un rythme annualisé de 2,8%. La croissance du PIB dans la zone euro faiblit, en 2007 , mais est supérieure à la croissance américaine avec un rythme annualisé de 2,6%. En 2008 les risques de récession  étaient avancés avec un PIB de la zone euro qui se contractait  pendant deux trimestres consécutifs soit au final une croissance de 0,8% sur l'ensemble de l'année. En fin 2009, la zone euro semble sortir de la récession. En 2009, l'économie de la zone euro est en panne d'investissements. La zone euro sort de la récession au troisième trimestre avec une croissance de +0,4% mais celle-ci  s'est ralentie au quatrième trimestre pour finalement restée stable. En variation annuelle le PIB s'est contracté de 2,2%. Si en 2010 la croissance marque un ralentissement au troisième trimestre, le PIB a cru de 1,9% en terme annualisé grâce au dynamisme de l'Allemagne. Au premier trimestre 2011 la croissance estimée est de 0,8% mais les chiffres publiés soulignent le creusement du fossé qui sépare le "cœur " de la "périphérie" de la zone. L'Allemagne et la France représentent à eux deux prés de la moitié de l'activité économique de la zone. Au troisième trimestre 2012 la zone euro entame sa deuxième récession en 2 ans malgré la légère croissance des deux poids lourds (0,2%).

La mise en place de l'euro pouvait soutenir la croissance dans la zone euro en facilitant les échanges commerciaux. La crise actuelle souligne le manque d'encadrement de la monnaie européenne depuis sa création, avec une discipline budgétaire absente et un Trésor européen unique capable de la mettre en oeuvre.
Un mouvement d'assainissement économique pouvait s'étendre dans les pays de l'Euroland avec l'ouverture à la concurrence; des nuances sectorielles sont cependant nombreuses. L'harmonisation sociale sera longue devant la nécessité de maintenir la cohésion sociale dans les pays membres.

Cette zone s'engage dans la mise en place des nouvelles technologies de l'information et de la communication, cette orientation est à même de repousser les limites de la croissance non inflationniste grâce à l'accélération des gains de productivité "structurels" comme on l'observe dans l'économie américaine mais l'investissement productif reste problématique dans la situation actuelle.    
 

L'économie française au premier trimestre 2008 était sur une bonne tendance de croissance mais au second on observe une contraction, une prévision moyenne de 1,7% était généralement admise pour l'année. La France a souffert d'un pétrole brut cher et d'un euro fort avec une baisse des investissements des entreprises et des particuliers, un fort mouvement de déstockage ou encore une chute des exportations.
La dégradation  conjoncturelle internationale (moins de 3,7% de croissance en 2008),  la crise - immobilière, financière et sociale- entraîne un renversement de tendance. La progression du PIB 2008 en France est révisée en baisse à 0,3%. La croissance au troisième trimestre ne résiste pas (-0,2%), l'emploi se dégrade; au dernier trimestre 2008  le PIB se contracte de 1,5%. En 2009, la France poursuit sa récession avec une contraction forte au premier trimestre (-1,4%) mais une confirmation de croissance de 0,6% au quatrième montre un petit rebond. Pour l'année 2009 un recul  de 2,5%  du PIB est confirmé. Pour  2010  un rebond décevant de croissance de  1,5% est avancé, puis de 2% chaque année au-delà, il est basé sur un rythme de progression de la consommation des ménages de plus de 3% par an à partir de 2011.

Au premier trimestre de 2011, la croissance française a atteint 0,9% en retrait cependant par rapport à celle de l'Allemagne (1,5%). Le PIB stagne au deuxième trimestre du fait d'un recul de la consommation des ménages. La prévision de croissance pour 2011 était ramenée à 1,7%.mais avec des perspectives trés faibles pour 2012. En effet une stagnation du BIP pour l'année présente est observée , avec  l'acquis de croissance le calcul devrait donner une valeur de 0,2%  pour 2012.

La demande intérieure française est, comme les deux années précédentes, le facteur dominant dans l'analyse de la croissance.
La consommation intérieure était favorisée par le faible niveau d'inflation,  la reprise de la création d'emplois et le niveau des taux d'intérêt. La confiance des particuliers sur la progression de leur niveau de vie s'est émoussée devant la persistance d'un chômage élevé. La consommation était soutenue par un accroissement de l'endettement des ménages mais le retournement du marché immobilier est un signe significatif de la baisse du pouvoir d'achat.
Les dépenses publiques représentent le deuxième facteur de soutien avec un taux de progression soutenu par rapport aux exercices précédents. Le creusement des déficits publics devrait cependant s'atténuer à long terme.
L'investissement industriel après avoir reculé I'année précédente, semble en reprise sur 2007 avec une estimation en octobre de 4% et sa vigueur s'atténue  en 2008.
L'accélération  de la hausse de l'indice des prix soulignait la hausse des dépenses de la vie courante (produits frais, énergie, loyer, eau, habillement après les soldes, ...) en  début d'année 2008. Le repli durable de l'inflation favorisait la consommation des ménages, le niveau moyen de l'inflation (selon l'INSEE) était de 1,5% sur l'ensemble 2007. En juillet 2008, l'inflation progresse à 3,6%  sur un an, avec une hausse significative des cours des matières premières agricoles et des produits pétroliers . L'inflation en décembre 2010 s'affiche en hausse  de +1,8%  sur un an et semble  indiquer la sortie de la phase de désinflation connue en 2009 mais cache cependa
nt une demande intérieure déprimée. En janvier 2011 l'inflation recule avec les soldes d'hiver mais en avril l'inflation dépasse sur un an la barre des 2% (2,1%) avec de fortes hausses des produits énergétiques et alimentaires. Le taux d'inflation progresse en moyenne de 2,1% en 2011.
En août 2012, l'inflation ressort à 2,1% sur un an avec  un renchérissement élevé de l'énergie et des services. Les moteurs de la croissance  en 2012 sont en panne.
Le poids des services en France, tant aux entreprises qu'aux ménages, est un moteur principal de l'économie. 

La phase de ralentissement mondial imposait cependant son impact négatif sur le commerce extérieur français. Le manque de vigueur de l'économie américaine était un signe négatif pour le proche avenir tandis qu'un accroissement  des échanges vers de nouveaux marchés dans les zones à forte croissance est nécessaire.
L'assainissement des secteurs de la "nouvelle économie" refondera l'optimisme des perspectives de croissance pour les prochaines années. Les Nouvelles Technologies  de l'Information et de la Communication "NTIC" (qui engendrent encore, en France, une part insuffisante du PIB) constituent, avec un poids des services prépondérant, un vecteur essentiel dans les composantes de la croissance. Aux États-Unis, environ un tiers de la croissance économique proviendrait des technologies de l'information. Les nouvelles technologies sont synonymes de gains de productivité, ces gains   autorisent une accélération de la croissance sous la condition d'une large diffusion et jouent un rôle amortisseur sur les tensions inflationnistes. 

 

L'emploi.

Le recul du taux de chômage en France métropolitaine (selon le mode de calcul du BIT) était effectif avec  une reprise lente de la création  d'emplois dans un contexte de croissance économique molle, le taux chômage se situait à 7,5% au dernier trimestre  2007 (la population active était en moyenne de 27.964.000 personnes). Le rebond du chômage en janvier 2008 était de nature à forcer l'inquiétude en  début d'année dans une conjoncture de ralentissement économique et l'emploi se détériore pour finalement obtenir un taux provisoire de chômage de 8,2% sur un an (outre-mer inclus).
La situation internationale de crise impacte la situation de l'emploi et du chômage. Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE s'accroît dangereusement au troisième trimestre 2008. Fin 2009 le taux de chômage atteint 9,9% de la population active (outre-mer inclus). Le taux de chômage reste stable au premier trimestre 2010. Le taux de chômage (BIT) recule sur l'année 2010 pour s'établir à 9,6% en France entière.
Au deuxième trimestre 2011 le taux de chômage baisse légèrement après un mauvais début d'année pour s'établir à 9,1% en métropole (9,6% en incluant les DOM). En juillet une inquiétante remontée  du chômage est observée, le nombre de chômeurs de catégorie A remonte à  2,75 millions. Le mois d'août ne montre pas d'amélioration significative.
En décembre 2011,  le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A (chômeurs sans emploi au cours du mois et recherchant tout type de contrat)  repart à la hausse
. Le taux de chômage  (selon le mode de calcul du BIT) atteint 9,4% en métropole (9,8% en incluant les DOM).

En mars 2012, toutes les tranches d'âge de la population ont été trouchées par la dégradation de l'emploi. En avril le nombre de chômeurs de catégorie A s'inscrit à 2.888.800
. Les personnes âgées de plus de 50 ans et les chômeurs de trés longue durée sont alors les plus touchés.
Le taux de chômage au sens du BIT a progressé à 9,6% au 1er trimestre 2012 en métropole (10% en incluant les DOM).
En juillet la progression s'accentue, pour atteindre le nombre de 4.733.000 personnes en chômage , avec les D.O.M. Le nombre de chômeurs de catégorie A dépassera les 3 millions  en métropole si la tendance se poursuit. Le chômage de longue durée (plus d'un an, il concerne prés du tiers de l'ensemble des chômeurs) ne s'améliore plus ainsi que l'emploi des seniors. Les jeunes de moins de 25 ans sont toujours défavorisés,  leur situation s'améliore peu avec un taux de chômage d'environ 21,9% en métropole.
La progression du chômage s'accélère en septembre. Elle porte à 3,06 millions le nombre de demandeurs d'emploi en catégoie A (3,3 millions avec les DOM).
Le taux de chômage au sens du BIT a progressé à 9,7% au 2ème trimestre 2012 en métropole (10,2% en incluant les DOM).
Le chômage bondit encore au mois d'octobre, le nombre de demandeurs d'emplois en catégorie A atteind 3.103.300 en France métropolitaine tandis qu'avec les DOM le nombre de demandeurs d'emplois toute catégorie est de 4.587.000.

 L'augmentation  de la population active  freinait  le recul du chômage, mais cette augmentation (de l'ordre de seulement 37.000 personnes pour l'année 2005) était dans une perspective de nette décrue sous l'effet des départs  des générations  nées après la guerre, toutefois l'INSEE  prévoit une augmentation du nombre d'actifs de 153 000 en 2011 (évaluation peu fiable).
Les inactifs (par définition ceux qui, entre 15 et 64 ans, ne sont ni en emploi ni au chômage) représentent 12% des français en âge de travailler, le retour à l'emploi ne peut s'améliorer qu'en période de forte croissance économique.
L'enrichissement  sensible de la croissance, en emplois, permet de stabiliser désormais le chômage avec un taux de croissance économique plus faible que dans le passé.   
Le secteur tertiaire reste le principal pourvoyeur d'emplois, suivi de celui de la construction tandis que les services aux particuliers ne seront soutenus que par la progression du pouvoir d'achat des ménages. La mauvaise santé de l'emploi dans l'industrie est durement constatée et un retournement de tendance est redouté dans d'autres secteurs.
Par ailleurs l'essor du travail à temps partiel (16,8% des salariés travaillent à temps partiel) est une composante dominante (prés de 50%) dans l'enrichissement de la croissance en emplois sur la dernière décennie.  La décroissance du chômage a été favorisée par le développement du temps partiel subi et de la politique d'allègement des charges sur les bas salaires depuis 1993
L'utilisation des contrats précaires (CDD et travail temporaire représentent environ 15% de l'emploi salarié) peut introduire des "pièges à précarité".  Le chômage de précarité est utilisé par les entreprises comme variable d'ajustement et  domine chez les jeunes de moins de 25 ans ( le taux de chômage des moins de 25 ans était de 23,5% de la population active de la  métropole au premier trimestre 2009) ; bien qu'ils ne représentent approbativement  10% de la population salariée, les moins de 25 ans occupent un tiers des emplois atypiques. Si l'impact de la croissance est évident sur le chômage des jeunes, la population active cessant de croître après 2007 le manque éventuel de main-d'œuvre sera à plus long terme un élément déterminant pour réduire l'acuité de ce problème.  
Pour les jeunes diplômés, le stage longue durée est souvent le moyen d'insertion le plus sûr. Quant aux  jeunes moins qualifiés, le contrat précaire ne constitue pas un sésame pour l'emploi durable. Dans l'emploi précaire, mieux vaut globalement, être intérimaire que sous contrat à durée déterminée (CDD) car à la fin d'une mission, l'intérimaire est toujours en contact avec le marché du travail, via son agence, alors que le CDD retourne à l'ANPE.
L'intérim connaissait  une croissance exceptionnelle depuis le début de l'année 2007, il continue d'occuper en 2010 une pleine place sur le marché de l'emploi mais il pose le problème de la qualité des emplois et il sert aussi souvent de principale variable d'ajustement des entreprises en période de crise. Une diversification  de son champ d'action face à la fin du monopole de l'ANPE devrait favoriser une large évolution (proposition de CDI, emploi des plus de 55ans). 
Le retour à l'emploi, du plus grand nombre, doit garantir la pérennité du système de protection sociale français en évitant la désaffection au travail et l'externalisation  de la gestion des ressources humaines vers la protection sociale. 
Des tensions localisées commencent à apparaître sur le marché du travail par des pénuries de compétences dans un certain nombre de secteurs et de métiers (bâtiment, transport, hôtellerie-restauration). De plus des "trappes" d'inactivité ou à pauvreté existent, favorisées dans certains cas par le système des prestations sociales qui n'incite pas à la reprise d'emploi. Ceci pourrait alimenter les craintes d'un chômage structurel   particulièrement élevé en France.
Les innovations technologiques favorisent les emplois qualifiés (le problème de la formation est récurrent), les cadres en profitent mais beaucoup moins  le personnel d'exécution.
Les créations de postes de cadres  ont été en forte accélération dans tous les secteurs d'activité, les services ayant la meilleure mention tant en France  qu'en Europe. . Les jeunes cadres diplômés profitent particulièrement d'une conjoncture favorable. La mobilité externe des cadres s'accentue avec les premiers signes de tension sur le marché du travail. L'évolution des nouvelles technologies participe à la fluidité de l'emploi des cadres: désormais, 3 cadres sur 4  utilisent Internet dans leur démarche de recherche d'emplois.

 

L'avenir des régimes de retraite

Un rapport de l'OCDE se penche sur les effets du vieillissement de la population, masqués pendant un premier temps par l'entrée des femmes sur le marché du travail, ceux-ci vont poser des problèmes budgétaires insolubles en l'absence de mesures telles que le ralentissement et l'inversion de la tendance à la retraite anticipée, la possibilité du choix de son départ à la retraite. L'intention est d'encourager un départ à la retraite plus tardif pour mieux maîtriser l'évolution des taux d'activité. 
L'avenir des régimes de retraite a alimenté les débats depuis plusieurs années et devient un dossier brûlant pour les instances gouvernementales et les partenaires sociaux. Les différents rapports reposent sur l'étude de scénarios à l'horizon 2015 ou 2040. Les conclusions font ressortir une réelle préoccupation sans apporter une connaissance de la situation la plus probable.

En fin d'année 2012, les comptes des régimes de retraite complémentaire (Arrco pour tous les salariés, Agirc pour les cadres) affichent de lourds déficits et épuisent rapidement leurs réserves.
Si le rôle d'amortissement de l'évolution de la productivité sur le choc démographique (vieillissement de la population et allongement de la durée de vie à la retraite) est rarement intégré pour son impact sur la progression des revenus et donc des cotisations; cette seule considération serait insuffisante comme celle de l'allongement de la durée d'activité pour atténuer cette fois la  hausse exigée des cotisations si l'on veut maintenir le niveau de vie relatif des retraités.
La  création d'un fonds de réserves avec une alimentation conséquente devrait être aussi un facteur d'atténuation des besoins de financement mais la prévision d'engranger 1000MdFs d'ici à 2020 s'amenuise avec l'éclatement de la bulle Internet et la conjoncture politique. 
Le problème de l'assiette des cotisations selon les régimes est également posé devant la diversification des modes de rémunérations non-contributives.
Le gonflement de la population active -les personnes qui travaillent ou recherchent un emploi- devait se contracter après 2006 et permettre une nouvelle donne en matière de politique économique. Une forte baisse du chômage est un passage obligé pour réunir des conditions sociales ouvertes pour une réforme des retraites.
La problématique à plus long terme trouve des réponses fréquentes pour faire converger le consensus vers un recul de l'âge de la retraite ou plus exactement de l'allongement de la durée des cotisations. Une analyse de l'assiette des cotisations finira un jour aussi de retenir l'attention pour éviter les fuites de rémunérations non contributives.
La contradiction de notre société est d'encourager les préretraites (en dehors du cas de contrepartie d'emploi-jeunes) devant la médiocrité de l'innovation pour développer l'emploi des salariés âgés (en 1998, le taux d'activité des hommes dans la tranche d'âge 55-59 ans était de 67% en France contre 84,5% en Suède).
Une confrontation critique se situe entre des préoccupations structurelles - l'avenir des retraites - et conjoncturelles - la lutte contre le chômage. Le financement des retraites se heurte ici au raccourcissement de la vie active en attendant une situation de retour au plein-emploi qui dégagerait des marges pour compenser partiellement  la hausse des charges de retraite. Cependant la lutte pour le plein-emploi se heurtera aussi aux contraintes de qualification de la nouvelle économie du XXIème siècle: la croissance des dernières années montre que les créations d'emplois bénéficient aux salariés les plus qualifiés.
Les fonds de pension ne sont plus évoqués comme la solution miracle au choc démographique du système des retraites. Du fait de l'absence de réflexions critiques dans les milieux peu préoccupés de la finalité sociale de la retraite par répartition, une forme de discours est répandue pour argumenter dans le sens d'une présentation propre à l'économie de marché.
Par exemple, le développement de l'idée que les fonds de retraite par capitalisation sont indispensables pour améliorer les fonds propres des entreprises laisse perplexe sur l'orientation du débat.
En France, on a besoin de capital-risque (problème distinct) pour développer l'innovation et la logique de valorisation financière dans les PME (source de créations d'emploi) et non d'un besoin général de fonds propres dans les grandes entreprises qui rachètent leurs propres actions pour améliorer la rentabilité de ces fonds propres (demande des fonds de pension étrangers - conséquences: faiblesse de l'investissement et chômage) et préfèrent une part d'endettement.
Le taux d'épargne des ménages en France (17% du revenu disponible brut en  2011) est bien supérieur à celui des États-Unis (dont le taux d'épargne est faible, 3,7% en 2012) ; il n'y a pas insuffisance d'épargne en France mais des transferts d'allocations d'actifs insuffisants au détriment des placements risqués, malgré des mesures telles que les contrats DSK (transformés éventuellement en contrats NSK). Il est pour le moins singulier que  plus de 10 millions de contrats d'assurance-vie et de capitalisation ont un encours total (provisions mathématiques et provisions pour participations aux bénéfices) fin 2011 de quelques 1363 milliards d'euros (dont seulement le quart orienté sur les seules "unités de compte" des contrats multisupports). Cependant on observe une collecte négative motivée pour les besoins de consommation en cette fin d'année 2011. Le taux d'epargne des ménages devrait baisser à 15,1% en fin d'année 2012 pour compenser la baisse du niveau de vie (chômage, hausse des impôts sur le revenu et le patrimoine, hausse des prix).
Les PEA présentent un encours total de plus de 115 milliards d'euros (fin 2006); lancé en 1992, le PEA (Plan d'Épargne en Actions) confirme son succès, plus du quart (28,1%) des portefeuilles-titres des ménages s'y trouve détenu, il   bénéficie d'un régime fiscal privilégié (hors prélèvements sociaux) qui est modifié en 2002 et 2004 pour respecter l'engagement européen et voit un plafond réévalué à 132 000€. En outre le PEA comme le PEP (Plan d'Épargne Populaire créé en 1990)  offrent la possibilité de sortir en rente, en franchise d'impôts (les PEP représentaient plus de 482MdF, fin juin 1999, leur fin de commercialisation est programmé en 2004 pour leur substituer le PERP - Plan d'Epargne Retraite Populaire).
Le PERP, produit d'épargne retraite individuel qui bloque l'épargne de son détendeur pendant, le plus souvent, de longues durées subit depuis son lancement un relatif insuccès.
L'épargne salariale mise en place dans le cadre du PEE (Plan d'Épargne d'Entreprise) est étendue  par le Perco (Plan d'Épargne pour la Retraite Collectif). L'encours des FCPE (Fonds Communs de Placement d'Entreprises) - supports principaux proposés dans un PEE - et autres supports s'établit à 85,3 milliards d'euros. Il est plafonné par les mauvais résultats boursiers masqués en partie par le bon niveau des souscriptions nettes.
Les encours du livret A et du Livret de Développement Durable (LDD) atteignent un niveau record de plus de 300 milliards d'euros en juillet 2012 dont 230 milliards pour le seul lIvret A.. Un relèvement des plafonds de ceux-ci est effectif le 1er octobre 2012. Le denier encours total atteint 325,5 millards fin octobre.
En 2003 selon le Bipe, le patrimoine total (financier et non financier) des Français s'était apprécié de 9%, à près de 6 600 Md€, grâce à l'envolée de l'immobilier (10,7% en moyenne). En 2004, la bonne tenue de l'épargne financière (+5,1% à 2 750 Md€) devait être compensée par une moindre progression de l'immobilier (+ 2,5% 4 050 Md€). 
Après une année de contraction, le patrimoine des Français est de l'ordre de 10 060 milliards d'euros en 2009 , en trente ans leur patrimoine s'est apprécié et a doublé. Les 2 tiers du patrimoine des ménages sont constitués de biens immobiliers (effet richesse parfois trompeur).  
En 2010, le patrimoine des français, qui détiennent majoritairement de l'immobilier, devrait encore augmenter pour atteindre 11 300 milliards d'euros. La bulle spéculative dans l'immobilier en France est à observer...
Sous un autre aspect, les actifs gérés pour compte de tiers (gestion collective et gestion sous mandat), sur le marché français, atteignent fin 2007 un encours de prés de 2450 milliards d'euros.
On voit qu'en renforçant les inégalités, l'introduction d'une forme d'épargne  nouvelle (qui peut intéresser la diversification des gros patrimoines pour un avantage fiscal) n'est plus en mesure de répondre au choc démographique attendu car la collecte serait insuffisante d'ici l'échéance c'est à dire sans commune mesure avec le problème social à traiter (compte tenu du choix du couple rendement-risque): les conséquences de l'inégalité des générations face à la retraite.
Ceci justifie d'aménager le contrat social de la répartition pour répondre au problème trop prochain des retraites. La création d'un fonds de réserve (dont le niveau d'alimentation élevé est très dépendant des choix de type de placement) souligne le défi lancé à la capitalisation collective pour atténuer la hausse des cotisations: l'exigence d'un rendement du capital supérieur au taux de croissance de l'économie. Le Fonds de Réserve des Retraites (FRR) est en trop lente croissance et ses actifs s'élèvent  à 31 milliards d'euros en juin 2007 (la prévision pour 2020 serait comprise entre 110 et 120 milliards d'euros).  
Cette orientation est à confronter au risque d'une situation où les fonds de pension des "baby-boomers" étrangers sont vendeurs massifs d'actions depuis  2006, c'est la fin d'une longue bulle financière favorable à l'inflation des actifs financiers principalement liée aux valeurs de haute technologie  de l'information et de la communication. 
La pérennité de la croissance économique des États-Unis repose sur le comportement du consommateur américain dans ce contexte. La hausse des cours de bourse était alimentée par des achats d'actions financés grâce au crédit. L'enrichissement virtuel - tant que les actifs ne sont pas cédés - conduit à soutenir les dépenses de consommation (effet richesse - les cours boursiers augmentent, les particuliers se sentent plus riches et consomment davantage, les résultats des entreprises s'améliorent, entraînant de fait la hausse des cours). 
Il est déjà  malheureusement possible de constater qu'en trois ans, la chute des cours de bourse aux États-Unis et l'accroissement de l'espérance de vie des retraités américains auraient  contractés de 1000 milliards de dollars les actifs gérés des fonds de pensions américains (5100 Mds$ au 31 déc. 2002). 
Avec un taux d'épargne du revenu disponible proche de zéro, les ménages américains risquent de réduire considérablement leur consommation dans les cas d'éclatement de bulles financières. L'envolée des prix de l'immobilier a dopé la croissance, en partie du moins, depuis 2001 grâce à l'effet richesse virtuel qui dope la consommation. En contractant des emprunts adossés à leurs biens immobiliers dans un contexte de taux d'intérêts bas, les américains ont profité de la situation pour consommer encore plus. Le risque du crédit concerne également l'ensemble des entreprises et particulièrement les sociétés de la nouvelle économie. 
Les prévisions de récession économique en 2009 traduisent la crise, enfin présente, qui impacte les marchés financiers et l'environnement macro-économique tant qu'aux Etats-Unis qu'en Europe.  

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